l’expulsion de migrants soudanais à Calais

J’ai été saisi en tant qu’ex-Président de l’EPF (mon mandat s’est déroulé de mars 2004 à mars 2010) de la situation provoquée par l’expulsion de réfugiés soudanais des locaux de la friche de l’ancienne usine Pagniez, à Calais.

Il importe de préciser pour bien définir des responsabilités des uns et des autres que la responsabilité de la présidence d’un Etablissement Public d’Etat consiste en l’animation des conseils d’administration et la définition des grandes orientations menées par l’EPF.

L’ensemble des responsabilités de mise en œuvre appartient exclusivement au directeur qui dans le cadre d’un établissement public est directement l’exécutif et cette décision de Calais en relève.

Néanmoins, la situation politique causée par une telle décision interroge évidemment le Président que je fus à l’EPF et m’amène à me positionner sur ce dossier.

Je comprends la décision du directeur de prendre les mesures qui s’imposent en matière de sécurité sur cette friche, une personne ayant déjà été électrocutée en maniant des câbles sur ce même site.

Ceci étant, la situation particulière des personnes qui stationnent sur ce site dans le contexte particulier de Calais, justifie qu’une mesure de sécurité doit obligatoirement être accompagnée d’une solution pour les personnes qui étaient présentes sur ce site.

L’examen de la situation fait apparaître qu’il y aurait au moins deux mineurs parmi les personnes concernées et que beaucoup d’entre eux, étrangers pourtant en situation régulière, ne bénéficient pas des dispositions d’accueil émanant du droit français.

Il appartient donc à la municipalité (porteuse d’un projet sur le site) et à l’Etat (qui a directement en charge la responsabilité d’accueil d’un étranger) d’analyser les conditions permettant les conditions conformes au droit et respectueux du respect de la personne humaine.

En conclusion, et même si je n’ai pas de pouvoir décisionnel en la matière, le sort de ces personnes fragiles ne peut être ignoré de personne. Elles doivent pouvoir être accompagnées et au moins pouvoir disposer de conditions de vie décentes. J’ai d’ailleurs saisi le sous préfet de Calais, et la ville de Calais en ce sens, et je prépare un communiqué de presse pour repréciser cette exigence.

Jean-François Caron

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